À partir d’une friche existante dans la périphérie de Bordeaux, ce projet explore une manière de mettre en place un parc en s’inscrivant dans le processus de fabrication de la friche : à savoir comme un résultat des aléas et des perturbations du site, et sans prévoir sa forme finale ni l’entretenir. À partir de là, en prenant en compte la saisonnalité du paysage et la spécificité de son environnement, ce projet a consisté à proposer une série de perturbations créant chacune un évènement déterminant le devenir du site, et recherchant une esthétique particulière et éphémère du paysage.
Ces perturbations sont chorégraphiées en 5 actes : L’air (déboisement et modelage des vents) ; La terre (terrassement et constructions en terre coulée) ; L’eau (déviation du cours de l’estey de Lugan) ; Le feu (réalisation d’un brûlis dirigé) ; et Le 5ème élément (plantation d’espèces exotiques envahissantes).
Les diverses perturbations laissent voir un paysage abimé, marquant par son état tant intrigant que déconcertant. Le site, dont le devenir a été réorienté par les diverses perturbations, reste finalement un paysage indéterminé destiné à se fabriquer sur le long terme, et dont il est difficile de prévoir l’aspect futur. Les structures du site (fosses, clairières...) vont-elles rester en place, où être altérées par le développement du végétal ? L’utilisation des EEE prévisage des formes et des couleurs qui se déplacent et rivalisent entre elles : peut-être jusqu’à interférer avec les paysages alentours ?
Face à cette indétermination, seuls les ouvrages bâtis semblent construire des fonctions et des formes pérennes qui aident à l’appréhension de l’espace. Un autre élément de compréhension qui résiste au temps pourrait être le nom donné au parc : « Les Vagabondes ».